
Le dernier Steven Soderbergh sortant en catimini aux USA, l’appréhension sur le contenu du film est plus qu’intriguant. Passée la surprise de la découverte du personnage, ce film tiré de la biographie de Scott n’oublie aucun des détails sordides de cette relation spéciale. Entre manipulation, désamour, tromperies, exubérance et exagération, rien n’est épargné à notre jeune homme au point d’en être parfois malsain et même dérangeant. Un portrait peu flatteur mais aussi peu fascinant tant tout tourne autour de l’étrange.

C’est d’ailleurs avec beaucoup d’indifférence que je me suis laissé porter par ce film. L’attachement aux personnages ne s’est jamais fait, entre leurs bêtises « par amour » et les trahisons évidentes. On a l’impression d’être devant une rediffusion d’autres oeuvres déjà vues et revues. La prévisibilité est constante, rendant les surprises et les détails bien moins impressionnants. Si les exagérations de l’artiste sont amusantes et intéressantes, le reste de sa vie l’est beaucoup moins, surtout vu qu’il redit plus ou moins la même chose tout le temps.
Mais le courant nous emporte et les acteurs font le taf. Leur interprétation est très puissante et attachante, surtout celle de Michael Douglas. Tout en lui fait vrai et amusant, incarnant à lui seul l’époque et les excès de sa vie d’artiste. La musique l’accompagne, sublime et envoûtante, qu’elle soit en arrière fond ou au premier plan, assurant le show bien plus que les décors. Ces derniers sont d’ailleurs beaucoup trop clichés et surfaits pour ma part, bien qu’ils contribuent à la légende et à l’image que se donnait cet homme.
