Ce film est trop long. Deux heures pour une infiltration et quelques actions, c’est beaucoup trop face à la naïveté de ce que le scénario offre. Car le message est clair, bien pensé et bien mis en relation entre le principe et les applications qu’en fait le groupe terroriste. Mais voilà, il ne suffit pas de dire que quelque chose est bien pour qu’on y adhère facilement et surtout, qu’on y reste attaché pendant de longs moments inutiles et déjà vus et revus sur ce qui fait un groupe terroriste.
Les longues séances de préparations, de rites et de la tension née de l’infiltration, tout cela tombe systématiquement à plat. C’est très cliché et même parfois abandonné au milieu de leur développement. On aurait pu espérer plus de toutes ces phases, notamment tout ce qui compose les événements post-action, mais on sera finalement jamais enthousiastes sur ces points. La prévisibilité est également excellente, naïve et elle accentuera encore plus notre ennui.
Les personnages sont aussi légèrement sacrifiés. Le scénario met trop de temps à nous raconter leurs histoires, et surtout à nous les rendre sympathiques. On s’y attachera à force de volonté, et surtout grâce aux messages véhiculés. Même si ils n’ont rien de révolutionnaires, et qu’ils sont très liés aux États-Unis dans leur ciblage, la portée de leurs conséquences est universelle et on ne peut qu’adhérer à la volonté qu’ils ont de dénoncer ce point, à l’exception de leurs méthodes.
The East ne révolutionne rien et ennuie pas mal avec son message, bien que le contenu des propos aurait pu amener un bien meilleur film.